" La plus dure de toutes !"
Elle restera longtemps dans les mémoires... Cette deuxième étape entre Caen et Dun Laoghaire en Irlande n'aura pas épargné les 47 figaristes de La Solitaire du Figaro.
Après un départ, accompagné dès la première demi-heure d'un grain à plus de 30 noeuds au large de Ouistreham, les coureurs du CEM ont dû négocier le passage de la pointe du Cotentin au près dans une vingtaine de noeuds, dans les cailloux et les courants. A ce petit jeu là, Jean-Pierre Nicol s'en sort plutôt bien mais ce sera sans compter une traversée de la Manche épique dans 25 noeuds de vent au près et dans une mer cassante ! Laborieux, éreintant... le sommeil vient très vite à manquer. Au passage de Land's End, la pointe extrême Ouest de la Cornouaille, Jean-Pierre demeure aux avants-postes et non loin derrière Laurent Pellecuer franchit la marque en 9ème position.
Mais la route est encore longue, il reste alors pas moins de 160 milles avant la ligne d'arrivée et ce sera au portant sous spi et dans des vents de plus 25 noeuds. Si la mer et l'allure sont plus confortables, la navigation est sportive ! Les écarts entre les concurrents sont alors très minces, tout est encore jouable... A force de petits réglages, de longues heures passées à la barre, les figaristes verront enfin la délivrance, mercredi matin à la faveur de Laurent Pellecuer qui en terminera à la 11ème place à 48 minutes du vainqueur : Jérémie Beyou.
Le départ de la 3ème étape en direction des Sables d'Olonne sera donné dimanche 14 août à 12h00.
Classement d'étape des coureurs du CEM :
Laurent Pellecuer : 11ème
Jean-Pierre Nicol : 13ème
Phil Sharp : 21ème
Damien Guillou : 24ème
Nigel King : 32ème
Marc Emig : 33ème
Sam Goodchild : 35ème
Mathieu Girolet : 36ème
Conrad Humphreys : 40ème
Interview des skippers à l'arrivée * :
“Ça a été une course difficile. Ça a été parfois très exigeant mais aussi très excitant, avec de belles conditions. J’ai pris quelques bonnes vagues et je me suis parfois retrouvé au surf à 18 nœuds pendant plus de 30 secondes. Incroyable, vraiment incroyable. Je crois qu’on est tous fous ! »
"Je suis super fier de mon début d’étape. J’ai un sentiment hyper positif. D’avoir senti des choses, d’avoir eu un super feeling avec mon bateau. J’allais au bon endroit, sans m’affoler. Je commence à apprécier d’être devant. Avant, ce genre de situation créait chez moi vachement d’émotion, je m’enflammais. Maintenant, je commence à mieux me sentir à ma place, sans complexe. J’avais déjà toutes ces choses en moi mais il fallait que j’aie les moyens de mettre tout ça en place et comme j’ai pas mal le souci du détail, quand je n’ai pas tout ce qu’il faut, je me frustre vite. Mais maintenant, je ne me trouve pas d’excuse, j’ai l’impression d’avoir un environnement propice et du coup, je me bagarre davantage sur l’eau, je lâche moins le morceau parce que j’ai envie d’aller jusqu’au bout. Et puis quand tu es devant, tu oublies la douleur, tu oublies la fatigue, tu arrives à te surpasser…mon adrénaline, c’est ça ! Ceci dit, je suis détruit et c’est une des étapes les plus dures que j’ai jamais faite. C’était long, dans le froid, l’humidité…Le fait que je finisse moins bien l’étape que je l’aie commencée, maintenant, je relativise. Avant, j’aurais pu exploser complètement. Je suis content au final de cette 13e place, je limite l’écart en temps avec mes adversaires proches à part Jérémie et Nicolas. Je suis toujours dans le match."
* source site officiel de La Solitaire du Figaro